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À Marcillac-Saint-Quentin, en Dordogne, la méthanisation s’impose comme une solution innovante au service des agriculteurs et du territoire. Gilles Tremouille, agriculteur et membre du conseil d’administration de la Fédération des CUMA de Dordogne, partage son expérience et les bénéfices de cette technologie.
Face à l’augmentation de la population locale et aux enjeux environnementaux, les agriculteurs de la COOP CUMA de Saint-Quentin ont cherché une solution durable pour gérer les effluents d’élevage et valoriser les ressources agricoles. Inspirés par les modèles allemands de méthanisation à taille humaine, ils ont mis en place un méthaniseur en 2010, l’un des premiers en France.
« Nous avons opté pour une petite unité agricole gérée par des agriculteurs, permettant de réinjecter les bénéfices dans nos exploitations grâce à l’utilisation de la chaleur produite », explique Gilles Tremouille.
L’installation traite principalement des déchets agricoles (lisiers, fumiers, résidus de céréales) et valorise des sous-produits locaux comme les graisses de canard issues des conserveries du Périgord. Ce procédé a permis de réduire significativement les nuisances olfactives et d’améliorer la cohabitation avec les riverains.
« Grâce à la méthanisation, nous avons résolu la problématique des odeurs liées aux lisiers et apaisé les tensions avec les habitants. Aujourd’hui, les visiteurs s’intéressent à notre démarche et nous organisons régulièrement des visites pédagogiques. »
Sur le plan économique, le digestat issu du processus permet une fertilisation naturelle des sols, réduisant l’achat d’engrais chimiques. De plus, la chaleur produite est utilisée pour chauffer les habitations des agriculteurs associés, générant des économies d’énergie substantielles.
Soucieux de maximiser leur autonomie énergétique, les exploitants ont installé des panneaux photovoltaïques sur leurs bâtiments d’élevage et un tracker solaire en autoconsommation. Ils envisagent d’aller plus loin avec un second tracker pour optimiser encore leur production d’énergie renouvelable.
L’avenir de la COOP CUMA repose aussi sur la transmission : « La méthanisation a joué un rôle clé dans le maintien des jeunes agriculteurs sur nos exploitations. Nous sommes trois à l’approche de la retraite, mais déjà trois jeunes ont pris le relais. »
La COOP CUMA fonctionne sur un modèle collectif structuré, où chacun joue un rôle précis : gestion technique, maintenance, administration et communication. Une entreprise assure l’entretien trimestriel du moteur, tandis que des artisans locaux s’occupent de la maintenance électrique et hydraulique.
« Nous devons être réactifs et disponibles pour garantir le bon fonctionnement de l’installation. Grâce aux outils numériques et à notre réseau de partenaires, nous pouvons rapidement résoudre les problèmes techniques et optimiser notre production. »
Avec son approche pragmatique et collaborative, la COOP CUMA de Saint-Quentin démontre que la méthanisation agricole est une solution efficace pour concilier performances économiques, transition énergétique et acceptabilité sociale.
« Nous contribuons au traitement des déchets agricoles et locaux, tout en sécurisant notre avenir énergétique. Notre objectif est de rester à la pointe des innovations pour pérenniser nos exploitations et notre territoire », conclut Gilles Tremouille.
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